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Les Coppola (1ère partie)

Cinémathèque suisse

01.11.2025 - 31.12.2025

Les Coppola

Des liens de sang

Sept décennies, quatre générations, des dizaines d’artistes: telle est l’étendue de la constellation Coppola, l’une des plus grandes dynasties que le cinéma ait connues. Une famille tentaculaire qui, essentiellement sous l’impulsionvde Francis Ford – le «père» cinéma dont les films-monuments ont cimenté le nom –, s’étend bien au-delà du septième art: des marques promotionnelles et d’habits aux restaurants et magazines, en passant par les vignobles. Sur cet embranchement trône une filmographie mythique, dont l’œuvre, tantôt individuelle, tantôt collective, est marquée par la singularité de leurs créatrices et créateurs, traversée par autant d’artistes que de visions ayant marqué au fer rouge l’imaginaire cinématographique mondial.

Ce grand cycle décliné sur quatre mois – novembre-décembre 2025 et janvier-février 2026 – plonge au cœur de la famille Coppola et à suivre les trajectoires et les conjonctures de ses différents membres. Pour faciliter la visualisation des complexes ramifications «coppolesques», nous vous proposons sur la page de gauche un arbre généalogique simplifié afin de mettre en lumière les personnes qui sont au cœur de ce programme et leurs connexions. Parce que le monde ne sait pas forcément que Talia Shire, l’Adrienne de Rocky et la Connie Corleone de la trilogie The Godfather, est la sœur de Francis, ni que l’acteur dandy Jason Schwartzman est le fils de celle-ci et donc le neveu de Francis, au même titre que Nicolas Cage, né Coppola avant qu’il ne change de nom pour éviter toute identification avec son oncle...

Issus d’une famille de musicien·ne·s – avant de travailler avec son fils Francis Ford sur sa trilogie mafieuse et Apocalypse Now, Carmine Coppola est un directeur d’orchestre établi –, les Coppola cultivent la créativité et la déclinent sous de multiples facettes. Leurs contributions au septième art en sont le reflet et portent en elles l’héritage de chaque génération. Francis Ford, figure emblématique du Nouvel Hollywood, mène des projets titanesques, tandis que ses enfants, Roman et Sofia, développent des voies plus intimistes, un sillon que continue de creuser Gia, sa petite-fille. De leur côté, les comédien·ne·s incarnent des rôles et des visages parmi les plus reconnaissables du cinéma. Chaque Coppola s’inscrit dans cet héritage culturel et s’en approprie le flambeau. Des voix singulières qui se conjuguent souvent, comme dans Rumble Fish ou The Virgin Suicides, sorte de magnum opus familial.

Si ce cycle offre une approche ludique et transversale de cette œuvre dynastique – et avec elle, tout un pan du cinéma contemporain –, il permet aussi de mettre en exergue une pratique intrinsèquement liée à l’industrie du cinéma (entre autres): le népotisme, et plus particulièrement les «nepo babies», terme qui désigne les enfants de célébrités accédant au milieu grâce à leurs privilèges de filiation. La constellation Coppola a assurément profité de ce favoritisme, mais force est de constater que celui-ci, mises à part de rares collaborations peu heureuses, a été mis au service d’un talent qui semble lui aussi couler dans le sang.