La Collection de l’Art Brut consacre pour la première fois une exposition monographique à l’auteur chinois Ding Liren et réunit à cette occasion un grand nombre de ses collages encore jamais présentés en Europe.
Né en 1930, Ding Liren passe son enfance dans une région rurale de la province du Jiangsu, à l’est de la Chine. Dès l’âge de cinq ans, il développe une passion pour les insectes, notamment les criquets, les moustiques, les abeilles, les papillons et libellules ou encore les sauterelles. Il écoute avec attention leurs chants, leurs bourdonnements et leurs sifflements, et observe leur façon de voler. Avec ses camarades d’école, il chasse aussi les scarabées et leur confectionne de petits abris en bois.
Adulte, sa passion l’oriente naturellement vers des études de biologie, malgré un intérêt manifeste pour les Beaux-Arts. A la fin des années 1950, Ding Liren rejoint un institut d’entomologieafin d’y pratiquer la peinture d’insectes, un genre à part entière de l’art traditionnel chinois, exposé dans les musées d’histoire naturelle. De nombreux instituts d’entomologie engagent des peintres dans le but de représenter les insectes avec une précision scientifique. Pendant plusieurs années, Ding Liren réalise ainsi des peintures naturalistes standardisées de spécimens séchés, à raison de huit heures de travail par jour.
Une fois à la retraite, après avoir enseigné les arts décoratifs dans une école de Shanghai, puis à l’Université de Guangdong, il revient à ses premières amours : les insectes ! Mais son but n’est plus de les reproduire fidèlement. Il souhaite désormais les représenter en mouvement, dans toute leur vitalité. Pour ce faire, il emploie la technique du collage qu’il découvre en autodidacteet pratique à partir d’illustrations et d’images publicitaires découpées notamment dans des magazines.
Les trente-neuf collages de Ding Liren réunis ici ont été prêtés par l’auteur. Ils représentent des scarabées et des criquets. Cependant, leurs formes, leurs postures et leurs couleurs varient car chaque insecte a ses propres caractéristiques.
Les œuvres de Ding Liren sont conservées dans plusieurs collections muséales en Chine dont la Power Station of Art à Shanghai.
Commissariat : Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l’Art Brut, en collaboration avec Yang Yang, assistante curatrice à la Power Station of Art et coordinatrice en chef de la biennale de Shanghai.