Fort du succès de l’exposition Hodler et le Léman en 2018, le Musée d’art de Pully a souhaité aborder une nouvelle fois l’œuvre du peintre suisse dans une importante exposition. Organisée conjointement avec le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel où elle sera reprise (22 juin – 12 octobre 2025), l'exposition explore, pour la première fois, la manière dont Hodler est perçu par la scène artistique suisse de l’époque et résulte d’une collaboration étroite avec l’Institut Ferdinand Hodler.
Au début du XXe siècle, la figure de Ferdinand Hodler était incontournable. Le peintre jouissait alors d'une reconnaissance dépassant largement les frontières nationales et côtoie des artistes de la trempe de Klimt et de Rodin. La puissance de son œuvre et sa personnalité imposante ont fait de lui une figure tutélaire de l'art suisse, à tel point qu'à sa mort en 1918, les critiques n'ont pas hésité à affirmer que sans Hodler il n'y aurait pas d'art suisse. Il est en effet le premier à ne pas avoir quitté son pays pour se former et faire carrière à l'étranger. Pour tous les artistes de sa génération, comme des suivantes, il a été un modèle ou un repoussoir. L’exposition s’intéresse pour la première fois à la manière dont les artistes de son époque se sont approprié certains préceptes du maître et à la façon dont ils ont cherché à développer leur propre originalité. L'exposition regroupe ainsi, autour d'une quinzaine d'œuvres de Hodler, une cinquantaine d'artistes de la première moitié du XXe siècle. Parmi eux, le public retrouvera à la fois des noms fameux, comme Cuno Amiet, Giovanni Giacometti et Félix Vallotton, mais aussi des peintres moins connus, voire complètement oubliés, tels Casimir Reymond, Oswald Pilloud ou encore Anna Haller.
Une salle est dédiée à la réception de Hodler par l’écrivain C. F. Ramuz qui vivait dans la maison voisine où se trouve La Muette – espaces littéraires. En qualité de rédacteur en chef de la revue Aujourd'hui, Ramuz a recueilli des témoignages d'artistes contemporains de Hodler pour un numéro spécial, dédié au peintre, en mai 1931. L'écrivain vaudois a notamment écrit un texte sur le peintre suisse, intitulé Souvenir, qui sera remis à l'honneur.
Pour l'étape à Neuchâtel, l'exposition intègrera davantage d’artistes neuchâtelois, présentera Le Falot – un groupe d’artiste opposé à l’esthétique de Hodler – et invitera trois artistes contemporains (Claudia Comte, Didier Rittener et David Weishaar) à réaliser une intervention artistique en lien avec Hodler.
Un catalogue richement illustré, avec de nombreux textes de spécialistes d’art suisse, sera publié aux éditions Notari, Genève (env. 280 pages et 180 illustrations).
Vernissage public le jeudi 13 février dès 16h.
Crédit œuvre:
Ferdinand Hodler (1853-1918), Le Grammont dans la lumière du matin, 1917
Huile sur toile, 64 x 90,5 cm
Collection Christoph Blocher