Pour la première fois en Suisse romande, une rétrospective montre une centaine de tableaux du peintre lucernois Hans Emmenegger. Sa modernité dialogue avec celle de ses pairs (Böcklin, Hodler, Vallotton, etc.) et celle d’artistes contemporains inspirés par son travail (Bachmann, Party, Schnider, etc.). Une carte blanche à de jeunes photographes de l’ECAL met également en résonance son oeuvre avec les travaux de la nouvelle génération.
Du 25 juin au 31 octobre 2021, la Fondation de l’Hermitage consacre une grande rétrospective au peintre lucernois Hans Emmenegger (1866-1940) – une première en Suisse romande. Cet artiste d’une originalité extrême, tant dans le choix de sujets insolites que dans l’audace des compositions, figure désormais parmi les peintres suisses les plus importants de son temps.
Organisée grâce au concours exceptionnel du Kunstmuseum de Lucerne, qui conserve de nombreuses œuvres de l’artiste, l’exposition met en lumière l’ensemble de la carrière d’Emmenegger, à travers une centaine de tableaux. Elle illustre tout d’abord l’admiration qu’il portait à la peinture d’Arnold Böcklin au tournant du 20e siècle. Elle montre ensuite la rupture esthétique qui intervient, vers 1903, lorsqu’il développe son propre langage pictural, avec des thèmes puissamment modernes comme la fonte des neiges, les intérieurs de forêt, l’ombre, ou encore les reflets. Ses recherches approfondies sur le mouvement, qui font écho, dès 1915, à la chronophotographie et aux expérimentations des peintres futuristes, viennent clore la rétrospective.
Au fil de l’exposition, une sélection de peintures de ses pairs tels que Cuno Amiet, Arnold Böcklin, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton et Robert Zünd entre en résonance avec l’univers d’Emmenegger. Le parcours est également ponctué d’œuvres d’artistes suisses contemporains inspirés par son travail : Caroline Bachmann, Stefan Banz, Michel Grillet, Alois Lichtsteiner, Nicolas Party et Albrecht Schnider. Dans les combles et le parc du musée, une carte blanche confiée à l’École cantonale d'art de Lausanne (ECAL) suscite un dialogue entre la production du Lucernois et les créations de jeunes photographes.