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ART BRUT DU JAPON, UN AUTRE REGARD

ART BRUT DU JAPON,  UN AUTRE REGARD
Collection de l'Art Brut

30. 11. 2018. - 28. 04. 2019.

Cette exposition réunit des œuvres de 24 auteurs, sélectionnés en étroite collaboration avec Edward Gomez, membre du conseil consultatif du musée et spécialiste de l’Art Brut au Japon.

L’exposition Art Brut du Japon, un autre regard propose des œuvres de vingt-quatre créateurs contemporains, présentées pour la toute première fois dans une institution muséale en Europe.

Au Japon, l’Art Brut a généralement été associé à des travaux d’auteurs autodidactes en situation de handicap. Or, la maladie, mentale ou physique, n’est pas un critère pertinent pour définir ce concept théorisé par Jean Dubuffet en 1945, et qui repose sur des caractéristiques sociales et esthétiques. Bien que parmi les productions qu’il a collectionnées et qui sont conservées aujourd’hui à la Collection de l’Art Brut, certaines ont pour auteurs des personnes internées, beaucoup d’autres ont été réalisées par des créateursn’ayant jamais fréquenté d’institutions psychiatriques.

Edward M. Gómez, commissaire de l’exposition Art Brut du Japon, un autre regard, a parcouru le Japon afin de sélectionner des œuvres provenant de contextes très divers. Il a ainsi réuni aussi bien des productions issues d’ateliers d’expression rattachés à des institutions, que des ensembles provenant de galeries, ou encore des œuvres de créateurs travaillant chez eux, de manière autonome. Ces dessins, peintures, photographies, sculptures et ouvrages textiles émanent de nombreuses régions du Japon. Leurs auteurs sont jeunes ou âgés, vivent tantôt dans des mégapoles ou des zones rurales, mais ont tous en commun le fait d'oeuvrer en marge de la société et de la culture nippone dominante.

Ancien chef dans un restaurant de nouilles soba, Itsuo Kobayashi (1962) documente chacun de ses repas dans des dessins précis à l’encre colorée, qu’il accompagne de textes descriptifs. Yasuyuki Ueno (1973) cultive son sens du beau et du raffinement dans des compositions détaillées représentant des mannequins de mode et leurs accessoires. Les formes arrondies de Momoka Imura (1995) sont réalisées avec des tissus recouverts de boutons en plastique, et les sculptures abstraites de Ryuji Nomoto (1971) sont créées à l’aide de colle blanche, à laquelle l’auteur ajoute de la couleur, et qui évoquent des morceaux de terre excavés. Fumiko Okura (1984), pour citer un dernier exemple, découpe des photographies de visages tirées de magazines et de journaux et, après les avoir rehaussées au feutre noir, les assemble à l’aide d’adhésif transparent afin de créer des compositions sculpturales.

Ce nouvel éclairage sur l’Art Brut au Japon permet de découvrir le foisonnement et la richesse des créations autodidactes dans cette région du monde; il élargit aussi notre vision de cette culture à travers des œuvres à la fois raffinées, drôles, puissantes, inventives et dissidentes.

Commissariat: Edward M. Gómez, rédacteur de la revue Raw Vision et critique d’art, en collaboration avec Sarah Lombardi, directrice de la Collection de l’Art Brut.

Avec les œuvres de Kōmei BEKKI, Hiroyuki DOI, HEBIME, Momoka IMURA, Moeko INADA, Kazumi KAMAE, Itsuo KOBAYASHI, Norimitsu KOKUBO, Toshirō KUWABARA, MIRUKA, Akina MIURA, MONMA, Issei NISHIMURA, Kōji NISHIOKA, Ryūji NOMOTO, Toshio OKAMOTO, Fumiko ŌKURA, Eiichi SHIBATA, STRANGE KNIGHT, Atsushi SUGIURA, Katsuyoshi TAKENAKA, Takuya TAMURA, Yasuyuki UENO, Nana YAMAZAKI, Akiko YOKOYAMA.