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75e congrès de la FIAF à Lausanne

75e congrès de la FIAF à Lausanne
Cinémathèque suisse

8‏/4‏/2019 - 13‏/4‏/2019

La Cinémathèque suisse accueille le 75e congrès de la Fédération internationale des archives du film
Un congrès pour demain


Derrière l’acronyme « FIAF » se cache la Fédération internationale des archives du film, fondée en 1938, qui réunit aujourd’hui 166 archives audiovisuelles dans le monde entier. Ce réseau international, qui couvre l’intégralité du globe, permet d’importants échanges de films et de savoir, élabore des normes et recommandations à l’attention de tous, et défend une éthique commune de la conservation et de la mise en valeur des œuvres audiovisuelles. Il faut savoir, par exemple, que notre programmation est régulièrement nourrie de copies de films que nous mettent 
à disposition nos confrères, tout comme nous leur en prêtons. Outre ses nombreuses publications, son site de référence, ses activités de formation et de soutien, la FIAF organise chaque année, dans l’une des villes liées 
à l’un de ses membres, un congrès qui, pendant une semaine, réunit plusieurs centaines de participants venus de toutes ces archives, ainsi que des spécialistes du cinéma du monde entier pour discuter, échanger, partager savoir et compétences.


La Cinémathèque suisse est membre de la FIAF depuis sa naissance, 
en 1948, et y a (presque) toujours joué un rôle très actif. Elle a même organisé un premier congrès en 1954 et un second en 1979, à l’occasion 
des 50 ans du premier Congrès international du cinéma indépendant (CICI), qui s’est tenu au Château de la Sarraz en septembre 1929.


Aujourd’hui, en lien avec l’ouverture prochaine de notre nouveau Centre de recherche et d’archivage de Penthaz que beaucoup d’archives, dans le monde, regardent avec curiosité et admiration, la Cinémathèque suisse organise une nouvelle fois un congrès de la FIAF, le 75e. Le symposium qui ouvre les deux premiers jours du congrès, organisé en collaboration avec l’UNIL, est consacré à une réflexion à la fois historique et prospective sur le passé et l’avenir de nos institutions et de leur rôle à la fois culturel, politique et social, à l’ère où le numérique pose un nouveau défi de taille 
aux archives. Toute personne intéressée peut s’y inscrire en ligne sur fiaf2019.ch.


Il s’agit aussi, pour nous, de faire valoir l’incroyable potentiel de Lausanne et de cette région, où la Cinémathèque suisse s’insère dans 
un panorama cinématographique impressionnant avec la section d’Histoire et esthétique du cinéma de l’UNIL, l’école de cinéma de l’ECAL, un nouveau membre adhérent de la FIAF (la Fondation Olympique pour l’Héritage 
et la Culture) ou le tout nouveau musée Chaplin (Chaplin’s World), sans compter ses nombreux festivals de cinéma… et une vie culturelle d’une extrême richesse.


Ainsi, nous avons également concocté un programme de films 
suisses pour toute la durée du congrès, au Cinématographe et au Capitole, que vous découvrirez dans les pages qui suivent. Avec les films choisis 
– pour la plupart restaurés par nos soins avec la participation de Memoriav, de la RTS et de la SRF –, nous souhaitons montrer au public d’ici, et à tous 
ces participants venus d’ailleurs, la richesse et la diversité de notre cinémato
graphie qui, pour le dire d’une façon aimable, mériterait d’être mieux 
(re)connue aujourd’hui de par le monde.


Frédéric Maire


Longs métrages suisses


Une sélection de douze longs métrages qui donnent un aperçu de la cinémato
graphie suisse sur presque un siècle (de 1925 à 2017). Mêlant fictions et docu-
mentaires, on y retrouve des cinéastes qui marquent le début du cinéma helvétique (J. Feyder, L. Lindtberg), ceux qui réinventent les codes et emboîtent le pas aux nouvelles vagues européennes (C. Goretta, A. Tanner, M. Soutter, F. Reusser), puis la relève documentaire (H.-U. Schlumpf, D. Schmid, J. Veuve, A. J. Seiler), et enfin, pour clore ce bref et succinct panorama, Alyssa Bolsey, petite-fille de l’inventeur de la célèbre caméra Bolex à qui elle consacre un film.


Courts métrages


Trois programmes de courts métrages sont spécialement proposés 
à l’occasion du congrès de la FIAF. Le 9 avril à 18h30, une sélection 
de films d’animation comprenant plusieurs nitrates. Le 11 avril à 18h30, 
une séance avec des réalisations de 1897 à 1914 qui mettent en exergue 
le lien étroit entre peinture et cinéma dans les premières années du septième art. Enfin, le 12 avril à 15h, quatre illustres films courts sur 
la Suisse – et plus particulièrement la ville de Lausanne – qui mêlent commandes, essai et documentaire.



Première de Cinema Futures de Michael Palm

En parallèle de la projection au Capitole de L'Inconnu de Shandigor 
de Jean-Louis Roy et de la programmation de longs et courts métrages, la Cinémathèque suisse propose également 
dans le cadre du 75e congrès de la FIAF la première d’un passionnant documentaire qui met en scène l’avenir du film et du cinéma à l’ère du numérique.


Lorsque j’ai terminé mon dernier film en 35mm en 2011, il y avait une ambiance morne dans le labo où je travaillais. Mes collègues se plaignaient de 
la mauvaise situation et du déclin de spectateurs au cinéma. L’incertitude régnait. Et, soudainement, beaucoup d’entre eux ont commencé à s’inquiéter pour leur futur. Plus qu’avant. Qui regarde ce que nous faisons de toute 
façon ? Puis, 2012 est arrivé. D’abord Kodak a fait faillite. Puis, Chris Marker est mort. Fuji a arrêté la production de pellicule. Brusquement, le monde professionnel dans lequel nous évoluions semblait différent.


Quelques années plus tôt, la proportion de films tournés sur support numérique était faible. Je n’aimais pas ça. Les rayures, la poussière et 
le bruit de l’argent appartiennent à mes expériences cinématographiques formatrices. Mais la nostalgie n’est pas une option.


Entre-temps, le labo a fermé. Et nous, nous continuons.

Michael Palm